Avant-écrit

Publié le par stornoway

J’ai la conviction qu’une déclaration d’aide-soignant adressée à une pharmacienne-assistante n’est pas compatible avec le principe de réalité constitutif d’une bonne relation sociale, nécessaire dans une espace de travail. Clos.

 

Néanmoins, sous les multiples couches sociales, les apparences, il s’agit d’un homme et une femme avec leurs sens (leur parole, leur ouïe, leur vue); leurs capacités de toucher et d’être bouleversé. Il s’agit autour des carapaces artificielles de corps, de passion, de constitution naturelle et instinctive qui les porte à satisfaire les exigences irréductibles du principe de plaisir 

 

Tandis qu'il faut la détermination et l’assurance du chevalier pour le succès de mon geste, je tergiversais comme un serf, esclave de ma conscience qui règnait trop pesamment sur mon être.

 

Puis j'ai commencé à lire  « Sur la route » de Jack Kerrouac et « L’art de la joie » de Nicolas Go. Ces lectures me troublent. Même si je reconnais que j'éprouve la puissance de ces lectures sans bien comprendre quel bolide roule sur mon esprit.

 

Je suis un homme ordinaire. Longtemps je bricolais et rafistolais ma vie au dessus d'un lac sucré. Désormais j'éprouve une activité bouillonnante. Une brèche donne un accès à une envie furieuse.

 

Chère Hélène, je voudrais t'écrire...

 
Chère Hélène ta proche présence résonne si intensément en moi qu’elle fait déplacer des plaques tectoniques d’émotion. Des continents s’éloignent d’un côté et se chevauchent ailleurs. L’effet du tremblement de mon fond humain remonte à la surface créant une vague gigantesque. Elle broie les parois de mon crâne. Son energie decuplée, ce tsunami ravage mes côtes avec un grondements de colère

 

Je voudrais écrire parce que je suis en colère. J'ai conscience de la finitude de la vie. Le Bonheur existe. Mais la vie entière n'est pas ouvrage assez long pour l’atteindre. Il subsiste le moment présent, alors, le plaisir vécu au cours de la marche vers cet horizon qui se dérobe.

 
En conséquence la vie doit être sublimée en art. Chaque touche est création. Chaque pas, improvisation orientée vers le faîte de l‘œuvre, où l’oxygène manque, où les dernières forces réunies servent à la contemplation dans une chute vertigineuse du corps et un éparpillement de l‘âme dans l‘air. L‘air du temps.

 

Il est ecrit que l'homme "s’invente un sens improbable qu’il impose à autrui pour mieux y croire, et fait taire sa conscience» ( "Art de la joie"p37). Or je ne veux rien imposer à personne. Je monte en respirant, en savourant le paysage merveilleux comme si tu étais à mes côtés.

Publié dans Chere Hélène

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