Des "recettes" ou un projet

"Un projet , c'est-à-dire une alchimie compliquée, un ensemble de choix implicites, un parti pris assumé qui rencontre-ou non( une connivence. C'est insensiblment, au fil de son succés, que ledit projet devient" produit". La réussite quantitative, l'afflux du public et sa fidélisation ont ceci de paradoxal qu'ils viennent aprés coup, subsidairement pourrait-on dire. la gestion, l'affairement des publicitaires et des financiers et tout le tintouin ne sont rien d'autre qu'une intendance complémentaire. Elle arrive après. Elle rentabilise. Elle ne crée jamais.

La réussite d'un média (comme celui de mon projet) vient de ce qu'il ne s'assigne pas comme mission de draguer ingénument le chaland à coup d'oeillade calculée. Ses yeux regardent ailleurs, à l'intérieur de lui-même. Il persévère dans son intuition initiale et bétonne, jour aprés jour, la cohérence de son projet "

(....) A propos de la violence au cinéma, Jean-Luc Godard disait que ce qui est obcène et vain, c'est l'absence de point de vue. En tant qu'initiateur du projet, Je dois éviter le piège qui consiste à perdre le"point de vue" pour me concentrer sur les recettes"

Ces paragraphes sont recopié à partir d'un édito de Jean-Claude Guillbaud, "Des recettes ou un projet" publié dans Télé Paris Obs du 10novembre 2010, n° 2400