La virilité apparente me parait suspect

Publié le par unepartdebrie.over-blog.fr

Depuis environ trois mois, j'occupe un poste où je côtoie des personnes plus jeunes que moi. Ma cadre m'avait prévenu.  Dans son bureau, je ne compris cette mise en garde. Durant cette période, je suis arrivé sur mon lieu de travail en sociologue.

Effectivement il est indéniable que la population est riche d'enseignement. Non pas à cause de leur jeunesse. Mais leur personnalité est passionnante.

Nous sommes une minorités d'hommes. Dés les premiers jours, j'ai constaté qu'entre nous nous parlions beaucoup de relation avec les femmes.

Le fait que je sois célibataire intrigua beaucoup l'un de mes collègues. C'est un type, d'origine guadeloupéenne, charpenté comme un boxeur mi-lourd qui entretient son physique quotidiennement sur un banc de musculation. J'imagine que l'appareil est placé au milieu de son salon face à son écran plat de 107cm (qu'il prévoit de vendre sur E.bay pour acheter un écran trois D de 107 cm).Pendant qu'il regarde des films avec Denzel Washinton, il lève la fonte.

Pendant deux mois il m'a quotidiennement abreuvé avec ses conseils. Je lui rappelais que le temps passé à ramer  pour séduire une femme, n'avait pas sculpté mon physique aussi avantageusement que le sien. Par conséquent je n'étais pas en situation de mettre en pratique ses conseils.

Cependant ils me divertissaient beaucoup: Il voulait qu'en entrant dans une salle, par exemple, je chope le regard d'une collègue féminine. Si j'en voyais un, il fallait marcher vers la pauvre femme pour lui demander si elle avait un problème, avec un grosse voix menaçante.

Le simple fait d'évoquer cette idée me faisait rire autant que le personnage de François Perrin dans "La chèvre" de Francis Véber. Évidemment il est plus difficile d'être menaçant en rigolant.

Désormais il se contente d'une question le lundi: "Ce week-end, t'a pécho ?"

Rapidement j'ai compris que "Philadelphia" de Jonathan Demme n'est son film favori. A cause de l'orientation sexuelle d'Andrew Beckett. L'avocat homosexuel (Tom Hanks) défendu par Joe Miller (Denzel Washington).

 

  Car il est sensible sur l'évocation de l'homosexualité et de leurs pratiques. La blague (de mauvais goût, certes) qui consiste à répondre "dans ton cul" quand il s'agit de situer un objet, on ne peut pas lui faire deux fois. A moins d'avoir une dent contre soi. Avec un risque qu'un seul de ses poings vous décroche la mâchoire.

Monsieur est nerveux ! Il ne me l'a pas répété deux fois quand il a placé ses pectoraux en avant au niveau de mon visage. J'avais un de ses tétons qui menaçait de me crever un oeil au travers de nos tenus de travail.

Je pensais:

  • aux femmes qui regrettent que "tous les beaux mecs sont pédés";
  • au contrat que j'allais mettre sur la tête de l'abruti qui a dit que les gars du bâtiments le sont aussi;
  • "Est-ce qu'il se parfume avec le parfum de Jean-Paul Gauthier, "Le mâle" dont le marin de la publicité possède les mêmes pectoraux

Alors j'évite consciencieusement le sujet en sa présence. On peut croire que j'ai honte, que je n'assume pas etc..

En faite j'adore jouer l'ambivalence. On se marre beaucoup plus quand on range sa virilité à sa place et qu'on peut exprimer sa part de féminité. J'envie les écossais qui portent le kilt. C'est cool.

Dans le rayon traditions et coutumes, je préfère le kilt sur la tauromachie. Autant la question de la virilité ne se pose pas en présence d'un écossais en kilt qu'elle est toujours présente dans mon esprit face à un toréador avec son moule-couille de lumière.

Heureusement (je bénis le ciel tous les jours bien qu' athée), je partage un certain goût pour l'irrévérence avec un autre collègue....

[ J'étais persuadé qu'il était du bâtiment sans en présenter les caractéristiques physiques.

Quand mon oeil échappa à la crevaison par le téton robuste, j'ai conclu -un peu prématurément- que les gars du bâtiment qui sont homosexuels n'ont pas le physiques d'ouvrier....du bâtiment. Quand ils ont le physique, ils sont hétérosexuels. Mais moi qui n'est pas le physique d'un ouvrier du bâtiment, je suis pourtant hétérosexuel. C'est clair dans mon esprit. Cela doit l'être dans celui du lecteur:

  • Je ne travaille pas dans la construction de bâtiments.
  • Les gars du bâtiment ne m'attirent pas du tout.

 Je réfléchis bien. A  tous les niveaux, que ce soit dans l'escalier ou l'ascenseur, je préfère relever une jupe de femme pour saisir sa culotte que déboutonner un pantalon et que le vit turgescent (c'est joli, non?) me crève un oeil.]

 

Heureusement je partage un certain goût pour l'irrévérence avec un autre collègue. En comité restreint, nous jouons quotidiennement la comédie troublante du petit couple d'homme. C'est amusant. Sachant qu'il a une amie et l'esprit ouvert, je me permettais tout ce qui me passait par l'esprit sans vraiment réfléchir: "Jusqu'où?". Plutôt en présumant que nous ne dépasserions pas la limite respectable.

Ben je crois que sa main claquant sur mes fesses, un après-midi, fut comme la porte d'une pièce où je ne veux pas pénétrer, qui s'est refermée brutalement sur mon visage: "Merde, mon oeil !"

célibataire et qu'il a une amie. Je crois que j'ai un peu dépassé les limites, tout de même.

 

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